Depuis son apparition en France, en 1905, le Haïku a occupé une place importante dans la poésie française. La langue de Molière et sa poésie s’étaient, avant cela, aventurées sur des terrains plus prolixes et l’Haïku fascine par cette façon d’évoquer des images et d’aller à l’essentiel. Aujourd’hui, nombreux sont les auteurs amateurs qui aiment s’y essayer. Son succès est tel qu’il existe même une Association francophone des haïkus.
Histoire et origine du Haïku
On pourra attribuer l’origine du Haïku à Matsaoka Shiki, un maître japonais qui a créé le mot en 1891. Le terme est la combinaison de deux mots haïkaï et ku. Le premier signifie poème en 17 syllabes et vers pour le second.
Le Haïku a été popularisé en France vers 1905, par Paul-Louis Couchoud qui en a fait l’objet de ses études. Il a publié un premier recueil d’haïkus français, cette année-là, qui comporte 72 haïkus, dont le célèbre :
« Dans le soir brûlant
Nous cherchons une auberge
O ces capucines ! »
Les règles du Haïku
Comme l’affirme Paul-Louis Couchoud dans son œuvre, le Haïku n’est ni un proverbe, ni une inscription, ni même une pensée. Il s’agit tout simplement d’une impression, un poème visant à réaliser pleinement le moment présent. Totalement lié à la culture Zen japonaise, sa vocation première est de faire prendre conscience de l’instant. Pour cela, le haïku doit évoquer une saison, la nature ou un moment particulier qui le lie à la réalité. On parle alors de « kigo » qui signifie « mot de saison ». Comme l’illustre l’exemple de Wanatabe Suiha :
« Le grand jour blanc
Que dénude l’âme –
Feuilles mortes »
Dans sa forme, le haïku doit comprendre scrupuleusement 3 lignes ou 3 vers. Le premier vers possède 5 syllabes, 7 pour le second et 5 pour le troisième. Ce qui nous fait un 5-7-5. Qui plus est, le poème comporte un kireji, une césure qui marque le silence pendant la lecture. Cela permet ainsi d’avoir deux images/idées juxtaposées.
« En confinement –
De contacts illimités
Nos âmes rêvassent »
Dans l’exemple d’Etaire Eire ci-dessus, on voit que le format des 5-7-5 est parfaitement respecté, tout comme la règle de la césure. Deux images sont confrontées ici, celle du confinement et celle de l’évasion.